Peut-on Être Addict aux Jeux Vidéo Comme à la Cocaïne ?

par | Juil 29, 2024

1. Les mécanismes psychologiques de l’addiction aux jeux vidéo

Les jeux vidéo captivent le cerveau grâce à des mécanismes bien étudiés. Lorsqu’on joue, notre système de récompense libère de la dopamine, ce neurotransmetteur associé au plaisir. Plus nous jouons, plus nous en voulons, et c’est là que se niche le problème. Diverses études montrent que cette réaction peut mener à une forme d’addiction comparable à celle des drogues dures. Des jeux comme Fortnite, World of Warcraft ou Candy Crush sont spécifiquement conçus pour maintenir notre attention. Les missions, les points, les récompenses et les notifications sont autant de facteurs qui nous poussent à revenir encore et encore.

2. Comparaison avec les drogues dures : similitudes et différences biologiques

L’addiction aux jeux vidéo présente des similarités troublantes avec l’addiction à la cocaïne. Dans les deux cas, la libération de dopamine joue un rôle central. Mais attention, la comparaison trouve ses limites. Les jeux vidéo n’entraînent pas de dépendance physique comme le fait la cocaïne. Toutefois, le sevrage peut être psychologiquement douloureux. Des symptômes tels que l’anxiété, l’irritabilité et la dépression peuvent survenir. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 3% des joueurs souffriraient de cette forme d’addiction. Un chiffre qui montre que le fléau est bien réel.

3. Vers de nouvelles classifications de l’addiction : ce que disent les experts

Le débat fait rage parmi les experts pour déterminer si l’addiction aux jeux vidéo doit être officiellement reconnue au même titre que celle aux drogues dures. En 2018, l’OMS a inclus le trouble du jeu vidéo dans la Classification internationale des maladies (CIM-11). Cette reconnaissance a alimenté des discussions enflammées sur la manière de traiter ce trouble. Les cliniciens recommandent généralement une approche combinant thérapie cognitive-comportementale et soutien familial. Nous pensons que cette reconnaissance est un pas important pour sensibiliser et prendre au sérieux cette forme d’addiction souvent sous-estimée.

Pour rendre cela moins abstrait, prenons l’exemple de Luc, un jeune homme de 22 ans qui passait plus de 15 heures par jour sur des jeux en ligne. Une véritable spirale où les mondes virtuels finissaient par prendre le pas sur la réalité, entraînant des problèmes scolaires et sociaux sévères. Nos recherches montrent que chaque situation est unique et mérite une prise en charge adaptée.

Recommandations spécifiques :

  • Limitez les sessions de jeu à 2 heures par jour
  • Instaurez des pauses régulières pour éviter l’épuisement mental
  • Optez pour des jeux moins « accrocheurs », comme les jeux de réflexion

Les jeux vidéo ne sont pas le diable incarné, mais leur impact sur la santé mentale doit être pris au sérieux. Nous proposons donc aux familles et aux individus concernés de chercher des solutions et des accompagnements adaptés pour éviter la spirale de l’addiction. Ces mesures simples et concrètes peuvent faire une grande différence.